Emaux

L’Atelier d’André Guédron présente ses émaux suivant un classement thématique (Compositions, Mythologie, Nature, Réflexions, Religieux, Scènes et Voyages) ou chronologique.

Ces émaux sont accompagnés, pour la plupart, de notes préparatoires indiquant tant les sources d’inspiration que les détails de leur fabrication. Ces notes sont également présentées pour les émaux n’ayant pas pu être photographiés. André Guédron rassembla ces documents dans des cahiers organisés chronologiquement.

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A partir de 1940, André Guédron fait progressivement appel à l’émail comme matériau de base de son expression. Il s’y consacrera complètement à partir des années 80.

« L’utilisation de ce matériau fait référence d’une part à la tradition des émaux cloisonnés byzantins ou de Limoges, conçus comme des tableaux et d’autre part à des procédés de mise en œuvre minutieux et hasardeux propres à l’artisanat d’art.

Ce double aspect rend compte de la formation - joaillerie et peinture - d’André Guédron; cependant l’intérêt de ce travail provient de ce que l’emploi de la technique est actualisé par divers moyens empruntés à différentes tendances de l’art moderne et qui constitue autant de façon de marquer une distance à l’égard de l’artisanat d’art traditionnel.

Parmi ses moyens, on note en premier l’absence de représentation au sens classique du terme au profit de compositions tantôt géométriques, la couleur étant cloisonnée dans des formes circulaires ou rectangulaires, tantôt informelles, les couleurs se mélangeant à la manière tachiste. Un second aspect est l’incrustation ou l’assemblage d’éléments hétérogènes, venant du matériel de bricolage (fils électriques, ampoules, rivets), rappelant le jeu, (pièces de mécano) ou évoquant une activité précise (plombs d’impression) : ces éléments sont récupérés mais aussi peuvent être fabriqués de toutes pièces. Leur introduction permet de rompre la surface de l’émail pour l’apparenter à une construction morcelée, mais aussi d’introduire des matériaux différents qui correspondent à une recherche sur les effets de couleurs et de matières et surtout au plaisir du faire, du beau et lent métier. Ces utilisations ne sont jamais fortuites, mais ont au départ un thème, parfois religieux ou faisant appel à un souvenir visuel ou alors significatif d’une critique de la technologie et qui est là encore une façon de moderniser un matériau et une technique ancienne. »

Extrait du catalogue de l’exposition « Ateliers d’artistes en Bourgogne » Chalon-sur-Saône, 1980, texte de Mme Françoise Ducrot